les mesures de confinements se prolongent, ce qui a pour conséquence de rendre la sortie de crise de plus en plus complexe pour bon nombre d’entreprises et de salariés

Aussi atypiques soient-elles et qu’elles que soient leurs ampleurs, toutes les situations de crise possèdent des caractéristiques communes : la soudaineté, la gravité, la complexité, l’incertitude.

Il en est une également qui devrait être de nature à rassurer tout le monde : Sa limite dans le temps…Et pourtant …!

Le gouvernement commence dors et déjà à évoquer des pistes de réflexions quant à la sortie de crise et aux différentes formes que le dé-confinement pourrait prendre, en précisant néanmoins que cela n’est pas pour demain…

Si les phases de déclenchement et de montée en puissance de la crise sont des périodes à hauts risques, il en est une autre avec la phase de sortie de crise. La potentialité d’une rechute à court ou moyen terme étant forte, les décisions qui régiront la sortie de crise sont d’une importance capitale pour endiguer le risque de « deuxième vague » que tous les gouvernements redoutent avec le coronavirus. Mais elles doivent également prendre en compte les risques économiques, humains, sociaux pour les entreprises.

Comme c’est le cas au sommet de l’état, de nombreuses entreprises françaises se sont dotées d’une cellule de crise pour gérer au mieux et de manière opérationnelle la situation. Qu’elle soit anticipée, préparée ou improvisée, les missions de la cellule de crise sont :

  • Identifier en interne, les paramètres qui ont influencé le développement de la crise,
  • Assurer la consolidation des connaissances et données d’entrées,
  • Assurer la cohérence des décisions,
  • Gérer la communication à l’intérieur mais aussi vers les parties prenantes externes à l’organisation, au système.

Par anticipation et en cohérence avec les décisions prises dans la période critique, la cellule de crise doit préparer le retour progressif à une situation dite « normale », ce qui n’est pas sans risque.

Indépendamment des mesures sanitaires qui seront prises au niveau national pour sortir de la période de confinement avec le risque minimal d’un retour rapide au chaos ; chaque entreprise, chaque dirigeant, se doit indubitablement d’anticiper cette reprise et de réfléchir à l’étendue des mesures à prendre pour protéger son entreprises et les salariés d’une recrudescence du Covid-19, ou de dangers consécutifs à la crise actuelle.

 

A quoi faut-il s’attendre ?

Il est inconcevable au niveau des entreprises de s’attendre à un redémarrage du type « retour de vacances » à la fin du mois d’août. Tout le monde reprend le travail et c’est reparti… Non, bien au contraire !

L’arrêt brutal du tissu économique n’a pas été anticipé. Les entreprises et leurs salariés se sont retrouvés du jour au lendemain confrontés à une situation inédite. Trois semaines après le début du confinement, nous cherchons tous encore des solutions pour tenter de minimiser les effets de ce coma économique et industriel dans lequel nous sommes plongés.

Comme nous l’a indiqué le chef de gouvernement, la sortie du confinement sera progressive. Les mesures seront prises en privilégiant des critères discriminants tels que la zone géographique, le type d’activité, l’âge des personnes, leur état sanitaire vis-à-vis du Covid-19, … Autant de paramètres qui rendent complexe la prise de décision en vue d’un retour à la normale.

 

Pour les entreprises :

cela signifie des difficultés supplémentaires à résorber :

  • Clients / fournisseurs désorganisés,
  • Flux logistiques vides,
  • Ruptures,
  • Difficultés financières immédiates,
  • Retard de mise en production des investissements (équipements, infrastructures,…)
  • Dépôt de bilan des sociétés fragiles avant la crise,
  • … / …

 

Du point de vue des salariés :

l’équation n’est pas plus simple à résoudre.

Nous prenons souvent le cas d’explorateurs (navigateurs, astronautes, aventuriers de tous poils) pour qu’ils nous parlent du confinement… Mais toutes ces personnes sont préparées mentalement, entrainées et en ont fait le choix. Pourtant nombre d’entre elles ont besoin, lors de leur retour à la civilisation, d’un sas de re-sociabilisation avant la reprise d’une vie normale… Pour nous, point de tout cela, nous sommes passés d’une situation de vie courante à une situation deconfinement en quelques heures à peine. Comment envisager alors que nos collaborateurs puissent occulter et passer outre ce vécu … Faisant suite à une longue période de chômage partiel, de télétravail, de rythmes et d’habitudes de travail modifiés, chamboulés, de stress, d’angoisses, de décès massifs, … la reprise ne sera possible que sous condition d’une période de réadaptation en douceur.

 

N’est-il pas venu le moment de se poser et de porter un regard différent ?

Chacun d’entre nous est interpellé en cette période de pandémie mondiale parla fragilité d’un équilibre qui paraissait si protecteur, le manque de choses essentielles pour se protéger, les comportements dignes de brigands de grands chemins pour détourner des cargaisons de masques plus convoités que des objets de luxe, …

Le temps s’impose à chacun d’entre nous. Il nous donne l’occasion de nous interroger sur le sens de tout cela, sur les comportements irresponsables, mais aussi sur les effets positifs de la crise et la préservation de la planète (pollutions, déchets, …), la qualité des relations entre individus (entraide, empathie, bienveillance, …), qu’ils fassent ou non partie de la même équipe…

 

« La crise c’est quand le vieux monde est mort et que le neuf ne peut pas naître et nous sommes dans un moment comme celui-là, …, de ce clair-obscur peut naître un monstre. » Antonio Gramsci

Que ce soit individuellement ou collectivement au niveau d’une organisation, cette période de confinement, est propice à mener un processus d’introspection et de recherche de sens. Il est évident que nous aurons tous vécu cette expérience de manière très différente et que nos nombreuses interrogations nous font prendre conscience de la nécessité d’une mutation aussi profonde qu’essentielle. Elle est également propice, à la créativité pour imaginer d’autres possibles, à trouver de l’énergie, du courage, de la confiance en soi pour affronter de nouveaux défis.

L’idéogramme chinois de « crise » est composé de 2 mots :

crise ideogramme chinoisLes chinois, par qui cette crise a commencé, et leur idéogramme nous conduisent sur le chemin de l’opportunité  : celui de donner un nouveau souffle, un nouvel élan à l’entreprise ; d’engager tous les collaborateurs dans la réflexion et de profiter de l’intelligence collective pour faire émerger leurs aspirations ; de mettre à profit leur énergie ainsi renouvelée pour développer un collectif plus performant et une organisation plus agile, plus résiliente et plus prompte à réagir rapidement aux retournements de situation (ce qui est le propre d’une crise).

 

Et pour votre entreprise, quel avenir envisagez-vous ?

Dirigeant, cadres managers, comment allez-vous tirer profit de cet épisode ? Vous permettra-t-il de vous engager différemment dans les transformations que vous aviez initiées et que vous portiez quotidiennement dans vos entreprises ? Ou allez-vous reprendre comme avant la crise, au risque d’affronter la prochaine de manière plus brutale ? Allez-vous continuer à piloter une organisation qui subit son environnement ou allez-vous profiter de cet instant de pause et de réflexion collective pour mettre en œuvre la transformation organisationnelle et culturelle qui permettra à l’entreprise d’être mieux armée pour faire face aux prochains évènements susceptibles de compromettre sa pérennité.

Il vous appartient, au-delà des difficultés que vous traversez, des nombreuses questions auxquelles vous n’avez pas toujours la réponse, de vous interroger de manière constructive sur les leçons à tirer à l’échelle de votre entreprise de cet épisode pandémique pour en tirer le meilleur.

En prendrez-vous le temps ? En aurez-vous réellement le loisir ? Et si vous pensiez à faire accompagner votre entreprise par des coachs professionnels spécialistes de la transformation des entreprises.

Sylvain REYBOZ